En nous focalisant sur le matérialisme, n’avons-nous pas perdu la plus belle de nos richesses humaines, la capacité à mesurer, évaluer et à discerner les choses avec le souci de faire pour le mieux ?
Nous faisons en France beaucoup de politique passionnelle mais qu’en est-il des idéaux apolitiques ? Tous nos problèmes socio-économiques ne viennent-ils pas en effet d’un manque de recul philosophique ?
Le matérialisme a grignoté l’aptitude à se détacher des choses pour les observer d’un oeil sage et avisé... Ce courant matérialiste a induit chez nous le comportement "oeil pour oeil, dent pour dent" qui relève plus de l’homme enclin à la guerre qu’à la paix... Combien sont ceux qui savent prendre de la distance pour peser le pour et le contre dans une situation donnée ? Combien sont ceux qui arrivent à prendre du recul sur les assertions de la presse et de la télévision ? Au final, combien sont ceux qui font preuve de recherches personnelles et de curiosité pour essayer de voir plus clair dans une situation et pour essayer de se faire un jugement personnel ?
Prendre du recul, c’est analyser, c’est être curieux, c’est vouloir comprendre et résoudre au mieux ce qui ne va pas.
ne croyez pas que l’Etat puisse mettre un jour en oeuvre des solutions pour que les gens aient une autonomie intellectuelle.
Il me semble qu’on utilise assez peu notre faculté de penser, que nos univers intérieurs sont plutôt restreints. Alors que nous pourrions en faire de vastes espaces, on se contente généralement d’adopter les valeurs courantes les plus médiatisées. On colle religieusement à une échelle de valeurs qui nous apporte la tranquillité d’esprit et l’on va se targuant d’avoir l’esprit plus ouvert que les dévots. On se croit athée et laïque, alors qu’on est calé dans les mêmes ornières : on pense avoir raison sur l’autre. Si bien que nous n’arrivons bientôt plus à nous reconnaître dans les autres pour peu qu’ils cultivent un rapport différent au monde.
le goût de l'existence à critiquer, la dure joie des vérités à desceller et la nécessité impérieuse du monde à repeindre.
Si vous ne pouvez être des saints de la connaissance, soyez en au moins les guerriers (Friedrich Nietzsche)
La société de consommation célèbre les choses et sépare les hommes. En se multipliant, les objets divisent les êtres et les êtres les divinisent.
car la société de consommation ne contient pas tant une masse inépuisable et incohérente d’objets, qu’une luxuriance organisée, tissée de réseaux tels que les objets s’appellent les uns les autres et se complètent. C’est un tout collectif qu’ils incarnent, indissociables, ouvrant des appétits insatiables et inhumains…
en écoutant les témoignages autour des suicides à France-telecom, des techniques managériales, et en repensant à l’évolution des évaluations dans le secteur public, je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il y a quelques évidences que l’on a tendance à oublier aujourd’hui.
Pourquoi les a-t-on oubliées ? Je vois plusieurs raisons :
- montée de l’individualisme et du psychologisme
- progrès du politiquement et socialement correct
- faillite des idéologies révolutionnaires
- perte de confiance dans la politique et les politiquesLes évidences que l’on a oubliées découlent du refoulement de la notion de pouvoir. On ne veut plus voir le pouvoir à l’oeuvre, les nouvelles modalités d’action du pouvoir.
(Une société, c’est une organisation des pouvoirs)
La hiérarchie ou le chef d’entreprise a tout pouvoir sur l’emploi de ses employés. Il a le pouvoir de les juger, de modifier leur cadre de travail, de leur assigner les buts qu’il souhaite, de les virer, sans avoir à rendre de compte.
Seules quelques dispositions légales le freinent.
De plus en plus, chacun croit être capable d’être personnellement reconnu, de nouer des relations avec la hiérarchie, d’être récompensé pour ses efforts et sa compétence. On croit à la relation avec ses patrons. Ce qui est
ridicule dans le milieu professionnel.
Le système ignore les relations et les valeurs humaines. (
Celles-ci sont assujetties à leur productivité, et leur efficacité professionnelle) Ceux à qui on a confié le pouvoir sur les employés les ignorent. Le but dans ce milieu est seulement la tâche confiée par la hiérarchie, la rentabilité du système, la protection et les interêts de ceux qui ont le pouvoir.
Manifestement, il faut retrouver la voie de nouvelles formes de solidarité et
mettre fin au nouvel esclavage moderne.
je ne comprend pas que l'on veuille plus que ce qu'on a besoin dans
une société de croissance infinie dans un monde fini.
je me demande si l'humanité tient tant à courir à sa perte.
ps: déjà 6h40 ? il est l'heure d'aller se coucher, le football est annulé