Actu : Les Lensois des Anges ???
Le monde politico-médiatique s’est ému de la fameuse banderole déployée par une petite centaine de supporters parisiens au Stade de France, samedi soir, lors de la finale de la Coupe de la Ligue. Le message anti-ch’tis est insultant, l’émotion à la hauteur des mots mais le fait n'est finalement pas exceptionnel dans les stades français et étrangers.
A la moindre baisse de forme d'une équipe, à l’occasion des derbys ou des rencontres au sommet, les tifos fleurissent dans les travées des virages. Cibles favorites des ultras: le président du club forcément parachuté, les actionnaires profiteurs, les joueurs paresseux, les adversaires qui jouent comme des chèvres… Une façon pour les kops de commenter l’actualité et de faire passer des messages.
«La chasse est ouverte: tuez-les tous»
Mais l’une des spécialités des kops est l’insulte envers les supporters adverses. Souvent, la haine monte d’un cran. Ainsi les derbys entre Lyon et Saint-Etienne sont toujours des sommets de créativité: «Stéphanois ordures consanguines», «Evacuation des estafettes de Perrache, vos mères nous manquent déjà» ou «Les Gones inventaient le cinéma quand vos pères crevaient dans les mines», a-t-on pu lire sur des banderoles lyonnaises. Ce à quoi les supporters stéphanois ont répondu, en mars 2007, par un énorme tifo où l’on pouvait admirer des caricatures des joueurs lyonnais en animaux de la jungle accompagné de l’injonction: «La chasse est ouverte: tuez-les tous».
Chez les Nordistes, les tifos sont également le reflet des haines locales. Lors d’un match contre Lille en 2006-2007, les Tigers lensois ont arboré fièrement une banderole où était écrit: «L'été dernier, j'étais avec ta soeur. Je faisais l'acteur».
«A l’OM enculé n’est pas juste une expression»
Dans le Sud de la France, les banderoles ne sont pas moins féroces. Les kops toulonnais aiment se répandre en insultes contre leurs voisins. Les Marseillais par exemple: «A l’OM enculé n’est pas juste une expression mais une réalité». Mais aussi les Niçois: «Niçois, ni français, ni italiens, mais de qui est tu le fils»
Le PSG est régulièrement surnommé le Pedo Sado Gay sur les banderoles marseillaises, ce à quoi les ultras parisiens ont déjà répondu par cette référence littéraire: «Hommage à Pagnol, la gloire de nos pères, la chatte à vos mères».
Mais les Italiens restent encore les maîtres des haines régionalistes. Ainsi lors d’un match bouillant entre la riche Juventus de Turin et le populaire Napoli, les supporters de la Vieille Dame ont déroulé cette banderole: «Vésuve, ne les rate pas comme en 1978». La classe ne connaît pas de frontières…